L’ineffable Fufu a lui aussi tiré sa révérence

La famille Alpine est à nouveau endeuillée par la disparition de l’un des siens  et vous pourrez lire ci-dessous le très bel hommage que Jacques Cheinisse rend à Claude Furiet, plus communément connu sous son alias Fufu.

Claude était l’un des acteurs de la première heure dont Jean Rédélé s’était attaché les services et il faisait partie de la garde rapprochée de ce patron intrépide, dans un dispositif flexible qui s’adaptait en permanence aux besoins du moment et qui en ces temps-là tenait lieu d’organisation chez Alpine.

Fufu bénéficiait de la considération de Monsieur Jean et en retour il aurait fait tout et n’importe quoi pour lui … et c’est d’ailleurs ce qu’il a fait ! Évoquer sa mémoire, c’est faire ressurgir quantité de souvenirs heureux et ce sont ces images-là que les Anciens conserveront au fond des yeux et au fond du cœur…

Ses obsèques auront lieu le mardi 18 mai à 14h30 en l’église Saint François de Sales, 6 rue Brémontier à Paris dans le 17e

Jean-Pierre Limondin

 

Fufu

Alors, Claude Furiet, aussi, est parti, ce samedi 8 mai 2021…que de tristesse s’acharne sur le clan Alpine !

Pour tous, c’était « Fufu », un surnom gentil, sympathique qui lui allait si bien. Mais dans l’intimité, il aimait bien aussi que certains proches de la première heure l’appellent « Commandatore » par admiration pour Ferrari et pour le Sport Automobile dans toute sa grandeur et sa magnificence …passées.

Fufu a été un des premiers à rejoindre la start-up Rédélé/Alpine en 1961, dans le site improbable du13 rue Forest, Paris 18°, où au début, tout se passait, on pourrait même écrire, bouillonnait ! Il est tombé dedans un peu par hasard, s’étant lié d’amitié avec un certain Claude Rédélé pendant cet interminable et douloureux service militaire en Algérie imposé à tous les jeunes garçons de l’époque. De retour à Paris, déjà contaminé par le virus automobile, il ne tarda pas longtemps à faire jouer sa relation privilégiée avec Claude pour séduire le frère, Jean, et rentrer dans la nouvelle Société des Automobiles Alpine…à ses risques et périls car, à l’époque (et même beaucoup plus tard…) Monsieur Jean n’était pas homme à s’encombrer d’un organigramme ni de définitions de fonctions. On entre chez Alpine pour foncer, sans se poser de questions sur le cadre exact de son job, sa rémunération et son avenir dans la boite ! Comme les autres, Fufu fera tout : vendeur, coursier, convoyeur, laveur, technicien de surfaces, mais aussi : secrétaire, comptable, interprète, confident, négociateur, consolateur, et même, écrivain. On lui doit le premier livre écrit sur Alpine, édité chez Solar : « Alpine dans la course ».

Il touche à tout avec humour, drôlerie, empathie, gentillesse, mais aussi avec un certain détachement altier, presque aristocratique, qui fait son charme et dont il use sans vergogne auprès de la gent féminine : c’est un grand séducteur gentil et attentionné. Dans le fatras des tâches quotidiennes on retiendra surtout de lui sa capacité à lier des relations amicales et solides dans les milieux les plus divers : la presse, les autorités sportives, les rares sponsors, les concurrents et les autres milieux sportifs, par exemple, la valeureuse équipe de France de Ski, en particulier JC. Killy, Champion Olympique, qui deviendra son ami mais aussi les Mauduit, Wollek, Annie Famose qu’il convertira à la Berlinette Alpine. Il a largement contribué à établir cette tonalité sympathique qui dès le début a investi l’image de la marque Alpine. Aussi ne faut-il pas s’étonner si, Renault prenant le contrôle d’Alpine en 1973, le climat relationnel s’est brutalement assombri et que notre Fufu n’a pas pu le supporter bien longtemps ; dès l’année suivante, en 1974, il est allé développer ses talents ailleurs, chez BMW France pour commencer…

Puis, il a continué tranquillement une belle carrière diversifiée dans les relations publiques, la presse, la promotion sportive ; au final, il n’est resté que 13 ans chez Alpine mais suffisamment pour se forger l’image d’un personnage historiquement lié à la marque…

Merci,  Claude Furiet !

Jacques CHEINISSE                       le 12 mai 2021

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