Monsieur de Meo, dites-nous que ça n’est qu’un cauchemar !

Envoyé: 10. 08. 2024 | Auteur: Berliverte | Catégorie: AAA, Alpine d'aujourd'hui

Lorsque vous avez déclaré qu’Alpine allait être une « Ferrari à la Française » … nous vous avons cru sur parole !

Lorsque vous avez affirmé que la marque Alpine devait se nourrir de ses racines et que vous avez illustré ce propos en faisant installer une new A110 au coté de la Berlinette déjà présente sur le rond-point à l’entrée de Dieppe, ou encore en faisant renommer l’usine Alpine « Manufacture Alpine Dieppe Jean Rédélé », nous avons accueilli ces initiatives avec un enthousiasme contagieux que nous avons largement répandu autour de nous, considérant qu’il s’agissait-là de preuves concrètes de la sincérité de vos intentions !

Notre spécificité de figurer parmi les pionniers de l’aventure Alpine, d’être des « Compagnons » de Jean Rédélé, comme celui-ci aimait à le rappeler, nous confère bien sûr une sensibilité extrême sur tout ce qui touche à l’Histoire de la marque et à « l’Esprit Alpine » que son génial créateur avait su insuffler dans l’entreprise. Mais cela nous donne également la lourde responsabilité d’être des référents vis-à-vis de tous les clubs de passionnés qui se sont créés de par le monde. Pendant de longues années ils ont permis à Alpine de traverser le désert et continuent aujourd’hui, avec « la foi du charbonnier », à entretenir le mythe de cette marque à « haute valeur humaine ajoutée ».

Ces « fans », inconditionnels du A fléché auquel ils s’identifient, s’interrogent sur les errements dont « l’Alpine F1 Team » est l’objet ces derniers temps, sur la valse effrénée des responsables, sur l’impossible synergie dont ils sont les témoins impuissants entre l’équipe moteurs de Viry et l’équipe châssis d’Enstone. Comme nous, ceux qui s’intéressent de près au sport automobile, savent qu’au regard de l’organisation, la stratégie, le châssis, l’aérodynamisme et l’utilisation des pneus, le moteur n’est pas le seul responsable du déficit de performance globale.  Ils se manifestent donc auprès de nous pour tenter de comprendre ce qui justifie de « tuer » cette entité d’élite qu’est le site de Viry-Châtillon et de trahir la légende – les racines – en greffant un cœur Mercedes sur notre F1 Alpine.

Que pouvons-nous leur répondre ?

Que certes on ne peut imaginer Jean Rédélé se résoudre à opérer une telle transgression mais que les temps ont changé et qu’ils devront désormais s’habituer à voir les F1 Alpine badgées du slogan « powered by Mercedes » ?

Que lors de la célébration des 70 ans de la création de la marque en 2025, c’est une F1 Alpine à moteur Mercedes qui sillonnera les rues de Dieppe et qui les fera vibrer en exécutant des « donuts » sur le front de mer « d’Alpine City » comme ce fut le cas en 2022 ?

Alors Luca, s’il vous plait … réveillez-nous ! Dites-nous que tout cela n’était qu’un mauvais rêve et, en ce jour anniversaire du décès de Jean Rédélé *, confirmez-nous que comme lui, vous ne pouvez imaginer que la moitié d’une « Ferrari Tricolore » puisse être Germanique !

Le Bureau de l’AAA

* Jean Rédélé est décédé le 10 août 2007

En complément de ce questionnement adressé à Monsieur Luca de Meo, le Bureau de l’AAA vous suggère de prendre connaissance des analyses particulièrement pertinentes de cette sombre affaire qu’en ont faites Jacques Cheinisse, ancien “Directeur Compétition d’Alpine-Renault“, et Jean-Luc Fournier, auteur de “La biographie de Jean Rédélé”.

Article Jacques Cheinisse

Article Jean-Luc Fournier

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